Transdisciplinarité des Arts Francophones

Robert Loï

 

Photographe marseillais d’origine sarde, Robert Loï pose très tôt un regard d’observateur sur la ville. Enfant et adolescent, il regarde à la télévision et sans faillir en dépit de l’heure tardive, le « cinéma de Minuit ». Il y apprend beaucoup à propos de l’humanité et de la ville qui, souvent, sert de décor.

Il s’y découvre une véritable passion pour le polar urbain. Deux films le marqueront définitivement : Quand la ville dort (The Asphalt Jungle) de John Huston et Le Samouraï de Jean-Pierre Melville. En juin 2004, Robert Loï crée un site web dédié à une encyclopédie du cinéma. Le projet est vendu en 2007 à une société de médias. A partir de là, Robert Loï commence à proposer, par le biais de la photographie, une interrogation en images de la ville.

Quand la ville dort (Asphalt jungle) 1966. Dir. John Huston.

Les universitaires Giorgio Pigafetta et Patricia Signorile, se sont intéressés à son travail de recherche. Ils y perçoivent un questionnement fondamental relatif aux nouvelles modalités de la ville contemporaine qui se transforme. Pour Giorgio Pigafetta, Les photographies urbaines de Robert Loï ont une vocation qui va bien au-delà du documentaire ou du « glamour-urbain ». En effet c’est bien d’un vécu et d’un imaginaire nostalgique qu’il s’agit. Un peu comme si les citadins étaient des acteurs à la recherche d’une ville perdue ou à la recherche d’une ville telle qu’ils aimeraient la vivre.

Robert Loï ne se contente pas d’enregistrer le réel : ses images recèlent également un fort pouvoir de « fictionnalisation ». C’est donc la « vérité spectaculaire » de ce type de représentation que le photographe va interroger tout au long de sa quête du sens.

Si dans La chambre claire, Roland Barthes oppose cinéma et photographie, puisque, immobile, la photographie reflue de la représentation vers la rétention, Robert Loï, autodidacte fasciné par les images, a transposé du cinéma à la photographie le même univers construit autour d’une double constante : la ville en mutation avec ses lignes, ses lieux, ses personnages-types, ses scènes de la vie quotidienne, mais aussi ses espoirs et ses rêves brisés.

Quoi qu’il en soit, désormais, Robert Loï n’est plus un spectateur devant un écran mais un metteur en scène-cadreur qui a retenu les leçons du cinéma.

Site photographie

Site écriture

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